A l’origine de notre école

En Egypte, tous les enfants n’ont pas la chance d’aller à l’école maternelle car il n’en existe pas dans tous les villages (ni même de classes primaires). Or fréquenter l’école maternelle ne peut être que bénéfique pour des enfants qui ainsi sortent du giron maternel et sont davantage stimulés. Cela sera bon pour les apprentissages ultérieurs.
Des enfants du village d’Ezbet Basili étaient visiblement en difficulté scolaire dès le primaire Un test effectué par Haddeyya avait mis à jour de grandes faiblesses dans leurs connaissances. Il fallait anticiper et mettre plus tôt les enfants à l’école. C’est ce qui nous a amenées à créer une maternelle dans le village.
Ce projet nous tenait particulièrement à coeur car envoyer (à pied) un très jeune enfant dans une école distante de quelques kilomètres quand il n’a que 4 ou 5 ans ne facilitait pas les choses !
Mais ce ne fut pas si simple car il y a des règles à respecter ce qui est bien normal et nous nous devions de faire le maximum pour être dans les normes requises. Nous avons donc dû revoir de nombreux points, comme le type de local et ses normes techniques, le recrutement des enseignantes…Nous ne nous étendrons pas ici sur toutes les complications, sur toutes les difficultés que nous avons dû affronter…
Nous avons choisi une jolie maison, avec une cour intérieure très fleurie et le nom de l’école est venu spontanément : « Le jardin » (« el Genina »). Nous voulions que les enfants vivent l’école dans un lieu agréable, lumineux, clair et surtout très propre.

Nous avons fait fabriquer les tables et les chaises par un artisan du village. Le mobilier a été peint dans des couleurs pimpantes.  Le T-shirt choisi pour uniforme a eu lui aussi la couleur du jardin : vert laitue avec le nom de l’école.

Pendant ce temps nous avons recruté les enseignantes et une « dada » (la « dame de service » chez nous).

On nous avait dit que nous aurions peu d’enfants inscrits à l’école mais nous n’y croyions guère car les Egyptiennes ont de nombreux enfants … Et nous avions raison car à l’occasion d’une journée « portes ouvertes », nous avons dû accueillir beaucoup plus d’enfants que prévu ! Jeux, biscuits, jus de fruits… et bonne ambiance.

Cela a pris du temps mais finalement la licence a été attribuée à la manager de l’école.

Les enfants étaient heureux de découvrir les jeux, les jouets, mais aussi l’alphabet…Et dès le premier matin certains ont refusé de repartir avec leurs parents, leur enjoignant de revenir plus tard ! Cette fois, il s’agissait de pleurs pour ne pas quitter l’école! Un comble !

Nous fonctionnons maintenant depuis des années et à l’occasion des 10 ans de l’association nous avons accueilli à l’école le Général Saad responsable de la rive Ouest de Louxor et Monsieur le Consul Général, ainsi que les responsables des autres villages. Un moment bien sympathique avec les enfants.

L’ECOLE ACTUELLEMENT 

Nous pensions pouvoir limiter le nombre d’enfants accueillis mais sous la pression des familles, au fur et à mesure, nous avons dû revoir les chiffres à la hausse car trop d’enfants seraient restés non scolarisés. Nous sommes ainsi passés de 20 à 49 !
En 2021-2022 c’est 43 enfants que nous avons accueillis… mais nous sommes limités par la place ! Filles et garçons de 4 à 6 ans, coptes et musulmans, « riches » et pauvres, vivant tous ensemble une nouvelle aventure. Une aventure ô combien enrichissante.
Les enfants pendant l’année ont à appendre les deux alphabets (arabe et latin) et les deux systèmes de chiffres également. Pas si facile… Mais on met les bouchées doubles…

Nous essayons de donner un aspect festif en célébrant les anniversaires

Nous organisons des sorties sur le Nil ou dans des parcs dédiés aux enfants

C’est l’occasion de découvrir de merveilleux oiseaux mais aussi de chanter et de danser

LE SUIVI MEDICAL A L’ECOLE

Le dentiste et les enfants :

Même pas peur ! et on est même plutôt « copains » ! 
Et les médicaments sont fournis par l’école

Le Dr Ramadan contrôle les yeux des enfants

Le Dr Mohamed, généraliste

LES GOÛTERS A L’ECOLE

Marie-Christine Gerber, grâce au soutien de l’association « La Goutte d’eau », nous a aidées à financer la distribution, une fois par semaine, de fruits ou de laitages aux enfants de la classe. Un grand merci car la plupart des enfants souffrent de carences alimentaires. A cette occasion nous avons pu remarquer que les institutrices avaient bien inculqué certaines règles de savoir-vivre aux enfants, et que, sans qu’il soit besoin de le leur rappeler, les enfants mettaient spontanément les restes de la collation dans la grande poubelle.
Bravo! Comme quoi ce n’est pas si difficile !

Selon les saisons les fruits changent : pastèques, bananes, mandarines, goyaves, fraises, pommes…

Les enfants sont heureux dans notre école. Ils se sentent rassurés car ils sont aimés

Un avis unanime : les enfants sont d’un calme ! Obéissants, respectueux des camarades, des enseignantes et des locaux… Surprenant !